Depuis l’entrée en vigueur de la loi Labbé en 2017, puis son extension aux cimetières et terrains de sport en 2022, les communes font face à des règles strictes sur l’usage des désherbants. Vous cherchez à savoir lesquels utiliser légalement ? Comme il n’est pas toujours simple de s’y retrouver, voici un point complet sur les solutions autorisées.
🔍 Vérifier la liste des AMM : la première étape obligatoire
Qu’est-ce que l’AMM et où la consulter ?
L’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) est le sésame indispensable pour tout produit phytosanitaire utilisé en France. Chaque AMM possède un numéro unique à sept chiffres et précise les caractéristiques du produit ainsi que les conditions d’emploi en fonction des usages.
Sans AMM valide, aucun désherbant ne peut être légalement appliqué sur l’espace public.
Pour consulter la liste des AMM à jour, référez-vous au site de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire) qui centralise ces informations. Ce registre regroupe l’ensemble des documents relatifs aux autorisations de mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques, dont les désherbants autorisés pour les communes.
La base de données est régulièrement mise à jour et permet de vérifier qu’un produit dispose bien d’une autorisation en cours.
Comment lire une fiche AMM pour l’usage communal ?
Chaque fiche AMM détaille les usages autorisés selon une formule précise : culture + fonction + cible. Par exemple, un usage peut combiner :
- le végétal concerné,
- le bioagresseur ciblé,
- la quantité,
- et la fréquence d’application.
Pour les communes, il est essentiel de vérifier quele produit est bien autorisé pour un usage « non agricole » ou « JEVI » (Jardins, Espaces Végétalisés et Infrastructures).
⚠️ Attention aux mentions présentes sur la fiche : certains produits peuvent être réservés aux professionnels disposant du Certiphyto, d’autres sont soumis à des restrictions d’usage selon les zones à traiter.
🌱 Les produits de biocontrôle : seuls désherbants autorisés
Les substances naturelles et micro-organismes
Dans le contexte actuel, les produits de biocontrôle représentent les seuls désherbants chimiques utilisables par les communes. Il s’agit de substances naturelles d’origine végétale, animale ou minérale, ainsi que de micro-organismes ou de médiateurs chimiques comme les phéromones. Ces produits bénéficient d’un statut particulier car ils utilisent des mécanismes naturels pour protéger les végétaux.
Le Ministère de l’Agriculture publie mensuellement la liste officielle des produits de biocontrôle, qui comptait 807 produits en octobre 2025. Ces produits sont identifiables dans la base e-phy par la mention « Liste biocontrôle ». Ils peuvent être utilisés dans les espaces verts et les lieux ouverts au public, contrairement aux pesticides chimiques de synthèse.
Limites d’efficacité : pourquoi le biocontrôle ne remplace pas tout
Soyons honnêtes. Les produits de biocontrôle n’ont pas la même efficacité que les herbicides chimiques traditionnels, car leur action est souvent plus lente et moins radicale.
Pour un désherbage curatif sur de grandes surfaces, ces produits montrent rapidement leurs limites. Leur coût est également plus élevé que celui des désherbants conventionnels, ce qui pèse sur les budgets des petites communes.
C’est précisément pour cette raison que de nombreuses collectivités se tournent vers des méthodes alternatives non chimiques, plus adaptées à la réalité du terrain et aux contraintes budgétaires telles que l’écopâturage.

💡 Le saviez-vous ? Même si votre commune dispose encore de stocks de glyphosate ou d’autres herbicides systémiques, leur utilisation est strictement interdite. Elle exposerait les élus et agents à des sanctions pouvant aller jusqu’à 75 000 euros d’amende et deux ans de prison.
🐑 Les vraies alternatives aux désherbants chimiques
Le désherbage manuel, mécanique et thermique
Face à l’impossibilité d’utiliser des désherbants efficaces, les communes expérimentent diverses techniques alternatives. Le désherbage manuel reste la solution la plus accessible pour les petites surfaces, mais il demande beaucoup de main-d’œuvre. Les méthodes mécaniques (brosses rotatives, binettes, balayeuses) et thermiques (flamme directe, vapeur, mousse chaude) offrent de meilleurs résultats sur les grandes surfaces.
Ces équipements représentent cependant un investissement conséquent. Une balayeuse professionnelle coûte plusieurs milliers d’euros, et les outils thermiques nécessitent un entretien régulier. De plus, ces méthodes demandent des passages fréquents pour maintenir un niveau d’entretien acceptable, ce qui sollicite fortement les équipes techniques.
L’écopâturage : quand les animaux remplacent les herbicides
Parmi toutes les alternatives au désherbage chimique, l’écopâturage se distingue donc par son efficacité et sa simplicité. Cette solution 100 % naturelle consiste à recourir à des moutons ou des chèvres pour entretenir la végétation de façon autonome. Les animaux pâturent en continu, sans nuisance sonore ni émission de CO₂, et ne nécessitent aucun produit phytosanitaire.
Contrairement au désherbage mécanique qui mobilise du personnel et du matériel, l’écopâturage offre une gestion régulière et autonome. De plus, les animaux assurent un entretien uniforme même dans les zones difficiles d’accès comme les talus, friches ou bassins. Cette solution valorise également l’image de la commune, car les habitants apprécient la présence des ruminants dans les espaces publics.
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