Chaque printemps, un spectacle millénaire se répète : des milliers de moutons quittent les plaines pour rejoindre les pâturages d’altitude. Plus qu’un simple déplacement, la transhumance des moutons et autres animaux est une tradition vivante qui sculpte nos paysages et tisse des liens entre l’homme, l’animal et la nature. Partez à la découverte de cette tradition ancestrale avec GreenSheep !
Qu’est-ce que la transhumance ?
La transhumance est la migration saisonnière des troupeaux entre les pâturages d’hiver en plaine et les pâturages d’été en montagne. Guidés par leurs bergers, les moutons, mais aussi les vaches, chèvres et chevaux, parcourent des kilomètres pour profiter des ressources naturelles selon les saisons.
Cette pratique, qui remonte à plus de 4 000 ans, est une forme de pastoralisme extensif respectueuse des cycles naturels. Elle favorise la biodiversité, préserve les paysages et maintient des savoir-faire ancestraux.
Quand et où a-t-elle lieu en France ?
En France, la transhumance estivale débute généralement en mai-juin, avec la montée vers les alpages, estives, montagnes ou chaumes selon les régions. La date varie en fonction du climat et de l’altitude. La descente a lieu à l’automne, avant les premières neiges.
Les principales zones de transhumance se situent dans les Alpes, les Pyrénées, le Massif central, les Vosges et la Corse. Chaque région possède ses spécificités et ses appellations locales pour désigner les pâturages d’altitude.
Hors des zones montagneuses, comme près de Bordeaux, par exemple, certaines initiatives symboliques de transhumance sont organisées pour sensibiliser le public à cette pratique.
Comment ça se passe exactement ?
La transhumance peut se faire à pied, à cheval ou en camion, selon les distances et les contraintes logistiques. Les troupeaux sont souvent accompagnés de chiens de protection, comme le patou, et de bergers expérimentés.
Ce déplacement nécessite une organisation rigoureuse : itinéraires définis, accords de pâturage, surveillance sanitaire, etc. C’est aussi un moment de transmission des savoirs entre générations.
Les différents types de transhumance
- Transhumance verticale : la plus courante en France, elle consiste à monter en altitude l’été et redescendre en plaine l’hiver.
- Transhumance horizontale : moins fréquente, elle implique un déplacement sur de longues distances sans changement d’altitude, souvent pour des raisons climatiques ou économiques.
- Transhumance double : pratiquée dans certaines zones de moyenne montagne, elle alterne entre des pâturages situés à différentes altitudes selon les saisons.
Un patrimoine vivant reconnu par l’UNESCO
En décembre 2023, la transhumance a été inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO.
Cette reconnaissance met en lumière les savoir-faire des bergers, les traditions associées et la gestion durable des ressources naturelles.
Des fêtes pour célébrer la transhumance
Partout en France, la transhumance est l’occasion de festivités conviviales, avec ses us et coutumes :
- Aubrac : le 25 mai, lors de la Saint-Urbain, les troupeaux montent sur le plateau, décorés de fleurs et de rubans.
- Baie de Somme : Dans la baie de Somme, la transhumance prend une forme plus poétique : les troupeaux de moutons de prés-salés se déplacent selon les marées et les saisons, dans un écosystème fragile et riche.
- Saint-Rémy-de-Provence : chaque lundi de Pentecôte, les moutons défilent dans les rues, accompagnés de bergers en costume traditionnel.
- Vercors, Pyrénées, Cévennes : de nombreuses communes organisent des événements pour marquer le départ ou le retour des troupeaux, avec des marchés, des repas et des animations.
Comment ça se passe dans le reste du monde ?
La transhumance n’est pas l’apanage des montagnes françaises. On retrouve cette pratique sur tous les continents, adaptée aux spécificités culturelles et climatiques locales.
- En Europe du Sud : en Espagne (avec la Mesta), en Italie ou en Grèce, la transhumance reste active, souvent soutenue par des politiques agricoles ou des associations patrimoniales.
- En Afrique de l’Ouest : les pasteurs peuls déplacent leurs troupeaux selon les saisons : vers le sud pendant la saison sèche, et vers le nord durant la saison humide. C’est une stratégie vitale face à la variabilité du climat sahélien.
- En Asie centrale : au Kirghizistan ou en Mongolie, les éleveurs nomades continuent de mener leurs bêtes entre les jailoo (pâturages d’été) et les vallées hivernales, souvent à cheval ou à dos de yak.
- Dans les Alpes suisses et italiennes : on parle de poya ou de désalpe pour désigner ces montées et descentes des troupeaux, toujours célébrées par de grandes fêtes villageoises.
Partout, la transhumance reste un mode de vie ancré dans les traditions, mais aussi un défi pour l’avenir, entre préservation des pratiques et adaptation aux changements globaux.
Pourquoi la transhumance est-elle essentielle aujourd’hui ?
Dans un contexte de changement climatique et de perte de biodiversité, la transhumance offre des réponses concrètes :
- Gestion écologique des espaces : le pâturage extensif limite la prolifération des broussailles et réduit les risques d’incendie.
- Maintien des paysages ouverts : les troupeaux entretiennent les prairies et empêchent l’enfrichement.
- Valorisation des produits locaux : fromages, viandes et laines issus de ces élevages sont souvent de haute qualité.
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