Fauche tardive : pourquoi et comment l’adopter ?

Chez GreenSheep, on aime quand la nature prend le temps de bien faire les choses. Alors aujourd’hui, on vous parle de fauche tardive — cette méthode alternative à la tonte classique qui gagne à être mieux comprise (et mieux appliquée). Collectivités, entreprises ou curieux de la biodiversité ? Découvrez pourquoi retarder la tonte de votre terrain est avantageux et complémentaire à l’éco-pâturage !

🌼 Qu’est-ce que le fauchage tardif ? Quels sont les avantages de cette pratique ?

La fauche tardive, comme son nom l’indique, consiste à retarder la coupe des prairies jusqu’à la fin de la floraison des espèces prairiales, généralement après le 15 juillet ou à partir de la fin de l’été dans les zones montagnardes. Cette pratique permet aux plantes de compléter leur cycle de vie, de produire des semences et de favoriser la biodiversité.

À l’inverse, une fauche trop précoce, ou trop fréquente, a des conséquences désastreuses :

• Les insectes pollinisateurs perdent leur principale source de nectar.
• Les plantes annuelles n’ont, par conséquent, pas le temps de se reproduire.
• Des espèces résistantes comme la berce du Caucase ou le chardon colonisent l’espace.
• Et la biodiversité ? Elle tire la sonnette d’alarme.

En résumé : plus on coupe, moins ça repousse bien. Et surtout, la repousse devient anarchique ou déséquilibrée.

Alors qu’avec la fauche tardive, les prairies se régénèrent naturellement, les espèces rares comme les orchidées sauvages peuvent enfin s’épanouir, et le sol conserve mieux son humidité — un vrai plus face aux sécheresses estivales.

💡 Le saviez-vous ? À Poitiers, un entomologiste a identifié 63 espèces d’insectes sur des zones en fauche tardive contre seulement 11 espèces sur les espaces tondus régulièrement.¹

❌ Quels sont les inconvénients de la fauche tardive ?

Parmi les inconvénients, soulignons tout de même que la fauche tardive :

• peut donner un aspect négligé, surtout dans les zones urbaines ou les espaces très fréquentés.
• concentre le travail sur une période plus serrée, ce qui peut poser des problèmes logistiques, en cas de météo défavorable.
• limite l’accès aux chemins, empiète sur les bordures et peut gêner les usagers, en particulier dans les parcs publics ou zones piétonnes.

À nuancer : on entend souvent que la végétation haute favorise les départs de feu. Ce n’est pas tout à fait vrai. D’après l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement), quand elle est bien gérée, la fauche tardive permet, au contraire, de maintenir une certaine fraîcheur au sol et de limiter la repousse excessive.²

Les conseils suivants devraient pallier ces problèmes éventuels.

👩‍🌾 5 étapes pour réussir votre fauche tardive dans votre entreprise ou votre collectivité

Voici les différentes étapes à suivre pour mettre en place la fauche tardive sur votre terrain :

1. Réaliser un inventaire de la biodiversité

Avant de sortir la faucheuse, mieux vaut savoir ce qui pousse (et vit) sur votre terrain. On évite ainsi de tondre une zone d’intérêt écologique ou de favoriser, par erreur, une plante envahissante.

2. Prioriser la sécurité

Parfois, le fauchage précoce est nécessaire pour des questions de sécurité :

• Sur les abords de routes, certaines zones devront être entretenues plus tôt pour garantir la visibilité des carrefours, panneaux de signalisation, virages… 
• Pour des objectifs de santé publique, il est également important de limiter la propagation de plantes allergènes telles que l’Ambroisie, par exemple.

Pour autant, il n’est pas indispensable de tout raser.

3. Adapter la méthode au sol

Un sol pauvre (pauvre en nutriments, souvent sec, maigre, typique des prairies naturelles ou landes) ne nécessite pas forcément d’intervention. 

À l’inverse, un sol très riche (riche en nutriments, où la végétation y pousse rapidement) demandera une action plus ciblée. 

En gestion raisonnée, on privilégiera des hauteurs de coupe raisonnables (10 à 20 cm) et une largeur limitée (1,20 m max), juste ce qu’il faut pour la sécurité sans perturber la biodiversité locale.

4. Former les équipes

La fauche tardive nécessite un changement de mentalité et d’habitudes puisqu’on abandonne les produits chimiques et la tondeuse au profit de solutions plus écologiques. La formation du personnel est donc nécessaire pour que celui-ci soit sensibilisé à ces questions.

5. Ramasser les coupes

Laisser les résidus sur place enrichit le sol… parfois trop. En les récupérant, on peut les valoriser en les utilisant comme fourrage animal ou matière compostable. On évite ainsi les déséquilibres.

💡Le saviez-vous ? Une expérimentation lancée en 2015 sur les routes nationales a montré un gain de 30 % de pollinisateurs en seulement trois ans, grâce à la fauche tardive. Résultat ? Depuis 2018, la méthode a été étendue à 12 000 km de routes en France, hors zones de sécurité (comme les virages à faible visibilité).³

🐑 Éco-pâturage et fauche tardive : une belle complémentarité

Chez GreenSheep, on pratique l’éco-pâturage professionnel avec des moutons et des chèvres rustiques, parfaitement adaptés aux terrains complexes. Ces animaux entretiennent les parcelles de manière continue, sans bruit ni pollution, et surtout sans compromettre la biodiversité.

Lorsque certaines zones ne sont pas accessibles aux moutons, nous collaborons souvent avec des paysagistes et jardiniers adeptes de la fauche tardive.

En combinant fauche tardive et éco-pâturage, on obtient donc un modèle vertueux :

• Moins d’interventions mécaniques.
• Plus de temps de régénération pour la faune et la flore.
• Une cohabitation plus harmonieuse avec les usagers du site.

➡️ Vous avez un projet d’entretien écoresponsable ? Parlons-en ! On vous aide à imaginer une solution sur-mesure, moutons inclus. 🐑

^{Source : Source : étude France Info – INRAE, 2022}